Santé sexuelle LGBT

Santé sexuelle des lesbiennes

« L’invisibilité lesbienne »  résume, à la fois le manque de connaissances quant aux besoins et déterminants de santé, les obstacles dans l’accès aux soins (de qualité) et l’absence des femmes ayant des rapports sexuels avec des femmes (FSF) dans les cadres de l’action publique. Cette situation est accentuée par la faiblesse (voire l’absence) de données socio-épidémiologiques fiables et mises à jour à leur sujet. Le manque de prise en compte des pratiques sexuelles et des modes de vie a contribué à construire une sexualité lesbienne « sans risques » parmi les femmes concernées, les chercheurs, les organisations de santé et les pouvoirs publics.

Pourtant, les femmes lesbiennes, bisexuelles et celles qui se disent hétérosexuelles ou ne se définissent pas connaissent des trajectoires marquées non seulement par la précocité de l’entrée dans la sexualité et le nombre élevé de partenaires mais aussi par la discontinuité (homosexualité occasionnelle versus continue) et l’hétérogénéité (diversité des pratiques et des partenaires, majoritairement masculins).

L’appréhension de leur santé sexuelle et des réponses à apporter aux problématiques identifiées nécessite donc des approches spécifiques.

La santé sexuelle des lesbiennes fait partie du champ plus large de la « santé lesbienne ». Deux ensembles thématiques permettent d’approcher quelques constats relatifs aux problèmes et déterminants de santé de cette population.

  1. IST et VIH : malgré la faiblesse de la transmission du VIH par voie sexuelle entre femmes stricto sensu, d’une part, la prévalence de certaines IST est plus élevée en comparaison avec les femmes hétérosexuelles. D’autre part, nombre de lesbiennes entretiennent des rapports sexuels avec des hommes (notamment séropositifs ou appartenant à une population à forte prévalence) et/ou consomment des drogues par voie intraveineuse, s’exposant ainsi au risque d’infection au VIH et aux hépatites. A cela s’ajoutent la méconnaissance des modes de transmission (au sein du public cible et des professionnels) ou l’inadéquation des stratégies de réduction des risques adoptées par les femmes.
  2. « Sexualité positive » : la santé sexuelle ne se limite pas à l’absence de maladie, mais s’étend au « bien-être physique, mental et social dans le domaine de la sexualité » et « requiert une approche positive » au sens où l’entend l’OMS. Or les lesbiennes sont particulièrement exposées, en raison de leur orientation sexuelle, à la stigmatisation et aux violences. On doit aussi mentionner les questions et enjeux liés à la sexualité (entrée dans la sexualité, pratiques, trajectoires), à la vie affective et relationnelle (conjugalité, violences entre partenaires) ou à la violence sexuelle (« viols correctifs », mariages forcés).

L’observatoire s’engage sur plusieurs axes au regard de cette population.

Publication

Marjolaine Régny, Note de lecture du rapport  State-of-the-art study focusing on the health inequalities faced by LGBTI people (Commission européenne, juin 2017), 2018.

Répertoire de ressources Santé sexuelle des lesbiennes, novembre 2012

Axe

Santé sexuelle LGBT

Chercheuse

Sandrine Detandt
Docteure en psychologie
Tél. : +32 2 650 31 56
E-mail : sandrine.detandt@ulb.be