Le point sur la lutte contre le VIH en Europe

7 février 2017 - Source : ECDC

Selon les nouveaux chiffres du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (European Centre for Disease Prevention and Control, ECDC), le VIH reste un important problème de santé publique dans les 31 pays de l’Union européenne et de l’Espace économique européen (UE/EEE), avec près de 30.000 infections à VIH nouvellement diagnostiquées chaque année.

Dans un rapport spécial intitulé « Situation de la lutte contre le VIH dans l’UE/EEE en 2016 », l’ECDC estime à 810.000 le nombre de personnes vivant avec le VIH dans en Europe en 2015  soit 0,2% de la population adulte. Mais les prévalences sont beaucoup plus élevées dans certains pays et dans les populations les plus exposées. Le nombre d’infections continue d’augmenter principalement parmi les hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes (HSH). Les migrants restent également une population particulièrement touchée. Si certains d’entre eux sont infectés avant leur arrivée dans le pays où ils sont diagnostiqués, on constate de plus que le risque de contracter le VIH existe aussi après l’arrivée en Europe.

L’ECDC constate également que les efforts de prévention restent insuffisants. Deux pays européens sur trois, dont la Belgique, déclarent que les fonds disponibles pour la prévention sont insuffisants.  Globalement la couverture des besoins reste faible y compris pour les interventions essentielles que sont la promotion et la distribution de préservatifs, les interventions sur le plan de l’éducation et du changement des comportements, la prophylaxie pré-exposition (PrEP) et la réduction des risques pour les consommateurs de drogues injectables.

Entre 15% et 17% de personnes vivant avec le VIH en Europe (selon les estimations) n’ont pas été diagnostiqués et, parmi les personnes diagnostiquées, près de la moitié (47%) le sont tardivement avec un impact sur les coûts de santé et les risques de transmission. Ces chiffres reflètent un dépistage insuffisant et des lacunes, dans les dispositifs de dépistage, pour atteindre les personnes les plus à risque.

Dans l’ensemble, la prise en charge s’améliore. Le nombre de pays qui ne tiennent plus compte du nombre de cellules CD4 pour initier le traitement est passé de 4 en 2014 à 24 en 2016. Cependant une personne diagnostiquée sur six (17%) n’est pas encore sous traitement. Les freins sont notamment les recommandations thérapeutiques encore obsolètes dans certains pays, des obstacles d’ordre juridiques et politiques, des difficultés de financement des systèmes de santé et des facteurs sociaux et culturels. Les migrants sans papiers rencontrent des difficultés particulières pour accéder au traitement. La moitié des pays de l’UE/EEE ne fournissant pas de traitement à cette population.

Enfin, près de 9 personnes sur 10 (89%) vivant avec le VIH et recevant un traitement antirétroviral ont une charge virale durablement supprimée. Cette proportion varie entre les pays, allant de 51 à 95%.

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